Le Pape en union avec les évêques

N’importe qui peut se consacrer et, peut également consacrer les autres. Cependant, à Fatima, Notre-Dame a demandé que cet acte soit accompli par la plus haute autorité de la terre, le Pape. Et non pas le Pape seul, mais le Pape avec tous les évêques, c’est-à-dire Pierre et le collège des apôtres.

Notre-Dame a demandé non seulement qu’une nation liée par le pouvoir de la bête de l’Apocalypse lui soit consacrée, mais aussi que cette consécration soit faite par une personne précise pour être efficace.

N’importe qui peut se consacrer et, comme nous l’avons expliqué, peut également consacrer les autres. Cependant, à Fatima, Notre-Dame a demandé que cet acte soit accompli par la plus haute autorité de la terre, le Pape. Et non pas le Pape seul, mais le Pape avec tous les évêques, c’est-à-dire Pierre et le collège des apôtres.

Il n’existe qu’un cas où le Pape agisse visiblement en union avec les évêques du monde entier : le Concile œcuménique, lorsque le Chef de l’Église réunit tous les évêques pour un acte extraordinaire de la plus haute autorité (magistère extraordinaire) en vue de traiter des affaires les plus importantes de la vie de l’Église. Il n’y eut que vingt-deux conciles dans toute l’histoire de l’Église.

Il est donc clair que Notre-Dame a lié cet acte de consécration à la plus haute autorité extraordinaire de l’Église. Qu’est-ce que cela signifie ? Pourquoi a-t-Elle fait cela ?

La raison la plus évidente est de montrer au monde entier l’importance du message de Fatima, qui est « le dernier moyen de salut » au moment de l’ultime conflit mondial. En effet, une action qui émane d’une autorité supérieure, a d’autant plus d’importance. La demande de la consécration de la Russie par le Pape et tous les évêques ne peut donc être prise à la légère.

De plus, Sa requête est liée à l’exercice de la plus haute autorité du magistère de l’Église, l’autorité qui définit solennellement certaines vérités, tirées de la Révélation et de la tradition apostolique, comme articles de foi. Les proclamations ainsi faites ex cathedra sont appelées dogmes. C’est la doctrine de Notre-Dame Médiatrice de toutes grâces : Elle est dépositaire de toutes les grâces de conversion et de sanctification, Elle distribue ces grâces aux âmes. Le Deuxième Concile du Vatican aurait dû être l’occasion de proclamer cette doctrine comme dogme de foi, ainsi que le demandaient un grand nombre d’évêques et de Pères du concile, mais les évêques modernistes présents empêchèrent cela. Toutes les apparitions de Fatima ont affirmé que le Cœur Immaculé de Marie est le canal de toutes les grâces de conversion et de sanctification de l’humanité, grâces à la fois individuelles et sociales. Sa promesse de convertir la Russie n’est que le suprême exercice de Son pouvoir de Médiatrice. Ce pouvoir se manifeste de façon frappante dans le miracle du soleil, mais la conversion d’une nation entière séparée de l’Église et en inimitié avec Dieu serait encore plus significative. Comme il serait bon que le Pape, avec tous les évêques du monde, proclame le dogme de Marie Médiatrice et en même temps réponde à Sa requête de consécration de la Russie, en affirmant : « Nous croyons que Notre-Dame est Médiatrice de toutes grâces. Puisqu’Elle promet de donner ses grâces de conversion à la plus pauvre et à la plus trompée des nations, nous voulons réaliser Son désir de la Lui consacrer, comme hommage de notre ferme croyance en l’efficacité du dogme que nous venons de proclamer ».

Une troisième raison : la demande par Notre-Dame de consacrer la Russie montre que Fatima est un événement universel de l’Église Catholique, au sein de l’Église Catholique, pour l’Église Catholique. Elle ne déroge pas à l’ordre établi par Son Divin Fils : ce qui vient du Ciel doit passer par l’autorité officielle de l’Église. Il n’y a pas d’exception à cette règle ; il n’existe pas deux autorités parallèles au sein de l’Église : d’un côté, les affaires revenant à la Hiérarchie, et d’un autre, l’intervention extraordinaire revenant à Notre-Dame pour ceux qui bénéficient de Ses apparitions. Il est clair que Notre Dame veut que le message de Fatima soit compté parmi les manifestations les plus importantes dans l’Église Catholique et qu’il soit reconnu par l’autorité suprême, « le Pape et tous ses évêques ». Dans le premier volume nous avons étudié comment les apparitions de Fatima sont des rappels solennels de diverses doctrines de l’Église. Mais elles nous rappellent en particulier les vérités qui sont les plus négligées et les plus combattues dans ntre monde contemporain, même parmi les catholiques. Si la plus haute autorité de l’Église faisait ce qu’a demandé Notre-Dame, ces enseignements de l’Eglise, oubliés et méprisés, seraient alors ré-actualisés.

Une quatrième raison : l’un des rôles les plus importants du Pape et des évêques est de guider les catholiques dans leur combat spirituel. Sur terre l’Église est militante, en lutte permanente contre un ennemi terrible. Quand « les erreurs de la Russie » commencèrent à se répandre à travers le monde, le Pape Pie XI (et plus tard Pie XII) comprit immédiatement que le mouvement communiste était un assaut de l’ennemi pour détruire l’Église. C’est la plus grave responsabilité du pasteur que de défendre ses brebis et de trouver les moyens appropriés pour mener la contre-attaque ou au moins pour limiter les dégâts causés par l’ennemi. Quand les Turcs attaquèrent l’Europe catholique, ce furent les Papes qui organisèrent la résistance, et ce fut grâce à leur initiative que les forces chrétiennes gagnèrent les batailles stratégiques de Lépante (1571), Vienne (1683) et PeterWardein (1716). Les Papes eux-mêmes n’étaient pas les chefs militaires des armées chrétiennes, mais ils organisèrent d’importantes croisades spirituelles, unissant la chrétienté dans la récitation du rosaire. Aujourd’hui, en revanche, l’attaque du communisme contre l’Église est bien pire que les conflits précédents, et cette fois encore, les Papes n’ont pas à organiser les armées ou à proposer de nouveaux moyens de défense : Notre-Dame elle-même est là pour les guider vers une brillante victoire. Le grand miracle du soleil n’était-il pas suffisant pour prouver à quel point Elle seule est puissante ?

Les nombreux miracles de conversion associés à la dévotion à Son Cœur Immaculé ne sont-ils pas des preuves frappantes ? Les requêtes de Notre-Dame à Fatima ne sont-elles pas la vraie solution et la plus certaine des défenses de l’Église et des âmes ? A Tuy, Notre-Dame a convoqué le Pape et tous les évêques, comme si Elle leur disait : « Mes fils bien-aimés ! Je viens vous accorder les moyens suprêmes de la victoire sur les pires attaques qu’il y ait eu dans l’histoire de l’Église. Venez et prenez ce don » !

Finalement, alors que la crise actuelle au sein de l’Église est avant tout une crise de la Papauté et de la Hiérarchie — par des années de négligence et de tolérance des hérésies- cet acte solennel de toute la Hiérarchie unie au Pape rétablirait l’unité de gouvernement au sein de l’Église derrière Notre-Dame, rassemblant les chrétiens autour des vérités catholiques que Notre-Dame nous rappelle à Fatima. La consécration de la Russie serait un appel solennel à « tout restaurer dans le Christ ». Ce serait une condamnation implicite de toutes les erreurs et de toutes les hérésies de notre temps. De plus, ce serait le début de la purification de l’Église des erreurs qui ont suivi le concile Vatican II. Ce dernier effet aurait lieu immédiatement, puisque la consécration au Cœur Immaculé serait nécessairement la fin de « l’œcuménisme » et, simultanément un appel à la conversion de tous les non-catholiques. Notre-Dame demande que cet acte de consécration soit solennel et public, parce que les erreurs de la Russie sont publiques et universelles. Un acte public de consécration insiste également sur la dimension universelle de Fatima ; ce n’est pas simplemement une dévotion privée. Notre-Dame n’est pas Reine d’un royaume caché ou isolé, mais Elle est Reine de notre monde, de toute l’humanité. Elle est NOTRE DERNIER ESPOIR et Elle doit être reconnue publiquement par toutes les nations ! La reconnaître et L’honorer publiquement, c’est reconnaître et honorer Dieu publiquement puisqu’Il Lui a confié Son Église durant les derniers temps.

Il faut mentionner deux autres détails :

D’abord, Sœur Lucie dit que cet acte doit être à la fois un acte de réparation et de consécration. Cela montre encore l’importance de la réparation dans le message de Fatima. La réparation ôte les obstacles à la grâce, milite contre le mal, repousse efficacement et activement le péché et l’erreur et prépare le rétablissement de la vérité. Les erreurs de la Russie perpétuent l’insulte et le blasphème contre le Premier commandement. Pour disposer la Russie, touchée par un tel mal, à devenir une fois encore le royaume de Notre-Dame, seul un acte de réparation peut la disposer à accueillir de nouveau la vérité.

De plus, tout ne s’arrête pas à la conversion de la Russie. Notre-Seigneur demande au Pape et aux évêques de promouvoir et d’étendre la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, une fois la Russie revenue à la Foi. Ils doivent approuver et recommander spécialement la dévotion des cinq premiers samedis. Dans cette perspective, la consécration de la Russie apparaît comme une inauguration solennelle du « Règne de Marie », qui continuera à se développer grâce à la conversion de bien des âmes. Jamais nous n’aurons fini de donner à Notre-Dame tout ce que le Seigneur désire nous voir Lui donner !

Extrait du livre « Fatima. Lumière du ciel pour les derniers temps » (Tome 2)

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Ordre: Kolbe Publications

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